La volonté d'implanter un site industriel dans un endroit préservé avec autant de préjudices pour la faune, le paysage, les sous-sols et les riverains, est très troublante, voire suspecte. Il est dès lors pertinent de se demander si les études farfelues de ce projet sont dues à de l'incompétence ou de la malveillance.
Quelques exemples (provenant d'oppositions disponibles sur notre site) :
- Les habitats naturels ne sont pas décrits et analysés en utilisant la bonne nomenclature.
- L’étude sur l’avifaune est une blague monumentale : le nombre d’observations est insuffisant, elles sont mal réparties spatialement et temporellement et la méthodologie paraît inadéquate pour être représentative. L’annexe sur les milans royaux n’est pas une analyse détaillée mais les conclusions de Mr Khole, qui n’y connaît rien du tout en ornithologie, et qui est surtout le directeur de la société mandatée par les porteurs du projet. Véridique, tout est dans le dossier.
- Les compensations prévues sont qualifiées de favorables pour le grand tétras alors que le projet nuit gravement à la tranquillité de son habitat et compromet sa survie.
- La zone abrite de nombreuses espèces protégées qui n’ont même pas été évoquées.
- L’étude des effets cumulés des éoliennes du Jura vaudois et des régions limitrophes sur l'avifaune et les chiroptères de Kornet et al de la Station Suisse Ornithologique, objective et à la méthodologie reconnue, n’a pas été mentionnée dans l’étude d’impacts car les conclusions des experts sont très défavorables aux parcs éoliens planifiés par le Canton de Vaud.
- A la place d’une étude sérieuse sur les chiroptères, c’est une visite de gouffres par une spéléologue sans qualification naturaliste qui a été utilisée dans le dossier. Véridique aussi, tout est dans le dossier.
- L’absence d’impact sur un site Natura 2000 situé à proximité immédiate du projet éolien, est unilatéralement déclarée.
- La cartographie des milieux naturels de la zone de projet a été limitée aux seuls espaces touchés par le projet (routes d'accès, places de chantier, éléments construits). Cette pratique n'est pas acceptable dans le cadre d'une étude d'impact car elle conduit à une situation paradoxale : la description de tous les éléments de nature qui vont disparaître ou seront perturbés, alors que l’on ignore tout de l'environnement du projet, à savoir ce qui va rester car pas touché.
- Quelques relevés remplacent des études sérieuses sur la flore locale protégée.
- La source des Bonnes Eaux n'est pas mentionnée alors que les sols de la région sont de nature karstique et que le projet se situe en amont de la zone de captage de cette source qui alimente Jougne en eau potable.
- De la même manière, la station d'Entre-Les-Fourgs, au pied de l'emplacement de l'éolienne numéro 3 n'est pas mentionnée. Tout comme l'activité touristique, qui est un enjeu économique majeur de la région.
- Les fermes d'alpage sont considérées unilatéralement comme non habitées.
- La covisibilité avec les monuments historiques de Jougne (chapelle Saint-Maurice, monument aux morts) tout proches est largement sous-estimée.
- Le château de Joux, pourtant en covisibilité est également absent des études.
- Jougne et Entre-Les-Fourgs sont indiquées comme étant situées dos au Bel Coster, alors que c'est exactement l'inverse.
- Les photomontages sont des mensonges spécieux et impudents.
- Évidemment, c'est le vide intersidéral concernant les infrasons générés par ces machines et leurs conséquences sur la santé des riverains.
- Et on ne parle pas de la production déclarée, largement sur-estimée.
Même le Préfet du Doubs parle de "la sous-estimation de plusieurs enjeux et l'apparente dissymétrie de traitement entre les enjeux suisses et français" dans son courrier aux autorités vaudoises.
Avec ces quelques exemples, n'importe qui est capable de se demander si ces "études" ne sont pas volontairement biaisées, dans le but de faire aboutir ce projet.
D'ailleurs, on lit dans un article publié le 5 Novembre dans le Temps que la société KholeNusbaumer, auteur du dossier Bel Coster, appartient en partie au Group E Greenwatt, promoteur de projets éoliens. De plus, cette société est bien sûr rémunérée par Alpiq pour réaliser les études du projet Bel Coster. Peut-on encore douter de la partialité de cette société ?
Par contre, ce qui est plus surprenant, c'est que le canton de Vaud valide ces études farfelues.
Et si ce n'était que la partie visible de l'iceberg ?
Par ailleurs, pourquoi est-ce que les médias suisses ne se posent pas plus de questions sur la qualité des études de tous ces projets ?
A l'heure où l'érosion de la biodiversité est très inquiétante et l'apport énergétique de ces projets industriels gigantesques étant tellement faible et aléatoire, il est important de se demander pour quelles véritables raisons ces projets sont poussés par l'administration du canton de Vaud (les intérêts financiers des industriels et des communes, nous les connaissons déjà).
Amis vaudois, nous espérons que nous aurons suscité votre curiosité et que vous n'hésiterez pas à interpeller vos élus.
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