Madame la juge du Tribunal Cantonal a rendu sa décision concernant le projet Bel Coster : elle rejette toutes les oppositions.
En tant que citoyens français frontaliers, nous nous sentons méprisés par ce jugement qui ignore totalement nos intérêts en tant qu'habitants voisins de la Suisse et nos observations :- Madame la juge estime qu’une visite en France est inutile, jugeant suffisants des
photomontages, malgré leur caractère fallacieux. - Madame la juge omet de mentionner l’avis défavorable du Préfet du Doubs, mais reprend seulement les quelques éléments diplomatiquement non défavorables au projet,
- Madame la juge ignore également l’avis de la population française (à 96% défavorable) et de ses soutiens,
- Ce jugement hâtif qui n’attend pas les résultats d’un rapport d’une importance vitale
sur la protection des eaux côté français. - Les projections de glace en France dues à l’éolienne 3 sur le passage d’un sentier hivernal en raquettes,
- Les éoliennes situées à moins de 500 mètres de la frontière qui empiètent sur la souveraineté de la France qui ne pourrait utiliser son territoire comme bon lui semble,
- Les conséquences des infrasons sur la santé des voisins de la région (c’est-à-dire, nous).
Concernant l’écologie, enjeu crucial de ce dossier, même si Madame la juge reconnaît que les études sont lacunaires, il est inquiétant de constater que cela ne pose pour elle aucun problème car elle renvoie tout à plus tard. A quoi servent donc les études ?!
Nous avons le sentiment que ce jugement est bâclé et on s’interroge sur la pertinence de la fameuse (ou fumeuse) pesée des intérêts qui va une nouvelle fois dans le sens des industriels en balayant purement et simplement tous les arguments.
Encore une fois, nous subissons une forme de brutalité et de mépris de la part des autorités suisses, judiciaires en l'occurrence, qui veulent nous imposer des installations industrielles non consenties, qui plus est, dans un endroit préservé.
En tant que citoyens français, nous ne comprenons pas qu’on puisse être juge et partie d'un tel dossier : est-ce qu'une magistrate membre d’un parti politique systématiquement favorable aux éoliennes est bien placée pour arbitrer objectivement un projet d’implantation d’éoliennes ?
Pour le moins, cette décision ne manquera pas d’être interprétée comme politique.
Et nous prenons note qu'ici les enjeux industriels sont plus importants que la population, l’environnement et la biodiversité. Sans parler de l’intérêt financier des communes porteuses de ce projet.
Le passage en force de ces dossiers est devenu une habitude. Au tribunal comme sur le terrain, les éoliennes, c’est surtout une affaire de bulldozer.
Projet Bel Coster, symbole d’un échec annoncé
Cette décision est triste, et pas seulement pour les opposants. Balayer d’un revers de main
toutes les oppositions en approuvant de manière dogmatique comme un bienfait un projet
industriel dans un endroit naturel est un échec.
Un échec écologique : l’homme ne parvient pas à respecter l’environnement. Le projet Bel Coster, c’est plus de 10 kilomètres de routes d’accès, 11 hectares d'atteinte à la forêt (l'équivalent de 20 terrains de foot), plus de 50 hectares de perte d'habitats, des dizaines de milliers de tonnes de béton dans les sols, etc.
Un échec climatique : l’éolien aura besoin de gaz pour pallier l'intermittence et de charbon
si l’approvisionnement en gaz fait défaut. Autant de facteurs de pollution.
Un échec démocratique : l’avis unanime des Français contre le projet n’a absolument pas été pris en compte.
Un échec des relations transfrontalières : les discussions entre autorités vaudoises et doubiennes n’ont abouti à rien. La Préfecture du Doubs, ainsi que les élus français ont été ignorés purement et simplement par les autorités vaudoises.
Vers un incident diplomatique ?
Cet arrêt est un grand pas en avant vers un incident diplomatique.
En refusant de prendre en compte l’avis de la population française, de poursuivre les discussions avec la Préfecture du Doubs et en imposant ces éoliennes géantes aux habitants français, les autorités politiques et judiciaires vaudoises pourrissent les relations amicales transfrontalières.
Cet affront est un mauvais coup pour la paix entre voisins : il est mal venu à l’heure d’un
besoin croissant de cohésion des relations internationales en Europe.
Nous ne nous laisserons pas faire et nous utiliserons tous les moyens possibles pour nous défendre contre cette agression.
Notre cadre de vie vaut plus que les profits attendus avec ce projet !